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Un nouveau seuil a été franchi dans la guerre hybride que mène la Russie contre les Occidentaux. Selon des informations du quotidien The Guardian publiées mercredi 16 octobre, la police antiterroriste britannique enquête sur la possible implication de Moscou dans l’incendie advenu le 22 juillet dans un entrepôt du géant américain de la logistique DHL à Birmingham (centre de l’Angleterre). Un paquet, vraisemblablement acheminé par avion, a pris feu, et les conséquences auraient pu être catastrophiques si l’incendie avait eu lieu en plein vol.
Les informations révélées par le Guardian coïncident avec l’attribution officielle à la Russie, en Allemagne, le 14 octobre, d’un acte de sabotage similaire. Fin juillet, à l’aéroport de Leipzig, un conteneur dans lequel un colis venait d’exploser a pris feu alors qu’il était sur le point d’être chargé dans un avion-cargo de DHL. L’enquête a montré que le colis avait été préparé à l’aide d’un dispositif explosif professionnel. L’avion avait du retard, ce n’est qu’un « heureux hasard » si personne n’a été blessé, a précisé lundi 14 octobre Thomas Haldenwang, le chef du renseignement intérieur allemand, qui témoignait devant le Bundestag, le Parlement allemand.
L’attribution à la Russie de ces actes de sabotage intervient dans un contexte de plus en plus tendu avec les pays occidentaux. Après l’intensification des attaques cyber et informationnelles au début de la guerre, des actes d’hostilité envers des sites militaires en Europe, notamment des bases américaines, ont commencé à être recensés. Puis, à partir de janvier, la Russie est passée à une autre étape, estiment de nombreuses sources sécuritaires, avec la multiplication d’incendies dans des entrepôts ou des magasins grand public, mais toujours dans des circonstances évitant d’éventuelles victimes civiles. Avec ces affaires de colis piégés, qui auraient pu exploser en vol, un nouveau palier semble être franchi.
« Les Russes ont la capacité d’en faire plus mais ils en gardent sous la pédale. C’est une façon de nous mettre la pression », décrypte une source sécuritaire européenne, en précisant que cette gradation des actions reste « maîtrisée ». « L’accentuation de la destruction de biens est une démarche assumée de la part de la Russie, mais on aurait pu s’attendre à pire », décrypte cette même source, faisant référence aux craintes de tentatives d’assassinat ciblées.
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